Dans le cadre de l'éducation à la santé mentale, Korerwa Burundi a eu le privilège de présenter un expert psychologue aux jeunes du programme pré-universitaire Tujenge. Pierre Claver Njejimana, psychologue clinicien, avec plus 15 ans de service au Centre Neuro-psychiatrique de Kamenge (CNPK), a traité le sujet "les substances psychoactives et la santé mentale".
Pour introduire le sujet, il a donné l'opportunité aux élèves de partager leurs pensées sur ce qu'est une drogue ou quels types de drogues ils connaissent. Il a ensuite donné une définition de la drogue, la qualifiant de substance psychotrope ou psychoactive qui perturbe le fonctionnement du système nerveux central (sensations, perceptions, humeurs, sentiments, motricité) ou qui modifie les états de conscience.
Les étudiants de Tujenge ont pu interagir en se posant la question "Quel est le vrai sens de l’addiction?". M. Pierre Claver a levé toute confusion autour du mot "addiction" en leur fournissant d'abord l'étymologie et la provenance du mot, qui est latine. "Addictus" signifie contraint par le corps. L'addiction, comme nous l'a expliqué l'expert, se caractérise par une consommation compulsive et non contrôlée, et par le caractère prioritaire du comportement addictif.
On peut se dire que la consommation de drogue après une pratique répétitive peut être décisive, mais ce n'est pas le cas, elle est totalement involontaire. Cela peut s'expliquer par le fait que les drogues modifient le cerveau, et la personne se voit elle aussi changée.
En parlant de dépendance à une substance quelconque, nous avons pu observer ceux qui nous entourent, comme le tabagisme, l'alcoolisme, la toxicomanie et la dépendance médicamenteuse. Les agents causals de ces types de dépendance jouent un certain rôle de sédatifs, comme si le corps était contraint à la consommation de ces drogues.
Les symptômes de la dépendance peuvent être les suivants : un désir puissant de consommer, une tolérance aux effets, un abandon progressif d'autres sources de plaisir, etc. L'expert Njejimana a pointé du doigt les facteurs qui poussent les jeunes, ou les personnes en général dans la plupart des cas, à prendre des substances addictives, comme une crise financière, la pression des pairs ou un usage à titre expérimental.
Toutefois, même si c'est le cas, il y a toujours de l'espoir pour les personnes présentant un trouble du comportement, qu'il soit lié à la consommation de drogue ou autre. Le personnel médical peut venir en aide à ces personnes. Mais M. le psychologue Pierre Clavier explique que la toute première phase est un dialogue avec les spécialistes pour faire constater à ces personnes les méfaits et les aider à prendre la décision de suivre le parcours de guérison, aussi douloureux soit-il. Un consentement est nécessaire de la part du patient et un suivi régulier par des spécialistes, sans oublier une des clés essentielles: le soutien familial, bien que la santé mentale puisse être méconnue ou mal connue par beaucoup de personnes, faute d'information sur le sujet.
Il a insisté sur le fait que toute personne devrait savoir dire non à certaines substances, lorsqu'on sait que cela porte atteinte à notre santé, mais aussi cultiver l'esprit de la modération dans tout ce que l'on fait, que ce soit la pratique de certaines activités, la fréquentation de certains lieux, personnes ou la consommation de substances.
Par Rosine M. Ininahazwe et Aimée D. Izere
1 Comments
Very inspirational🫶🫶🫶❤️❤️
ReplyDelete